Relations parents-profs : Arrêtez de vous prendre la tête !

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Le constat sur les relations parents profs

Ah, les relations parents profs… ! On pourrait écrire des pages d’histoires plus ou moins malheureuses dessus !

Nombre de parents qui tentent de discuter de l’apprentissage de leur enfant avec les professeurs se cassent les dents car ils sont gentiment ou froidement renvoyés dans leurs pénates ! Chasse gardée, l’éducation nationale, pas touche !

En effet, la moindre remarque ou retour sur les difficultés d’apprentissage de son enfant est vite prise comme une agression ; or, malgré la très bonne volonté de beaucoup de profs, un certain nombre estime aussi avoir raison et autorité sans questionnement, il ne faut donc pas leur chercher des pous dans la tête ou pire les démotiver ! On a dit aux professeurs qu’ils avaient la totale liberté de leur mode d’enseignement dans leur classe pour autant qu’ils respectent le programme, le métier est conçu ainsi. Ils ont peu de retours de leurs pairs sur leur enseignement, une inspection de temps en temps mais le retour et l’aide des conseillers pédagogiques comme cela se pratiquait autrefois n’existe plus par exemple ! Alors les parents sont bien la dernière roue du carrosse qui va venir les embêter ou les questionner ! Et c’est vraiment un des rares métiers où l’on a aussi peu de retours directs de ses collègues sur son travail : en entreprise, on sait de suite via ses collègues ou les clients si ça convient ou pas, si c’est clair ou brouillon, long ou trop court…de qualité ou à refaire !

Du côté des parents, certains sont agressifs ou sans gêne, n’ont pas l’art et la manière…et certainement que les profs pourraient raconter de nombreuses anecdotes là-dessus. Le métier ne doit pas être facile tous les jours, en plus de demander beaucoup d’énergie pour transmettre aux jeunes. J’ai connaissance de séjours organisés par l’école auxquels certains parents ne veulent pas envoyer leurs enfants et c’est dommage car cela permet d’apprendre hors les murs de la classe, de socialiser, de s’autonomiser et de vivre des moments passionnants !

 

Et les parents de bonne volonté ?

 Mais moi je veux parler des parents qui cherchent juste à travailler de concert avec le prof à propos des difficultés de leur enfant et qui se cassent royalement les dents. Alors ok, parfois ils sont maladroits les parents …. mais on se sent bien vite isolé dans un monde où le prof est de suite appuyé, protégé par la directrice, le proviseur, les autres profs …comme si on l’avait agressé alors qu’on a juste émis une demande ou donné un retour… ! Qui n’en a pas fait les frais ? Cela ne fait pas plaisir….comme si l’on recevait un ironique :

We like you too quotes on wall

N’hésitez pas d’ailleurs à m’écrire vos histoires personnelles dans le formulaire « contact » à ce propos (plutôt qu’en commentaires).

Les parents ne sont pas nés de la dernière pluie, connaissent leur enfant et aimeraient aussi être entendus. S’ils remontent que l’enfant n’a rien compris à ce cours, et a pourtant écouté, si le parent relit le cours et le trouve peu clair,… il y a quand même matière à  reconsidérer la leçon et à se demander si elle atteint son objectif pédagogique de transmission claire des connaissances ! Le but de l’enseignant comme du parent est le même, que l’enfant/l’adolescent réussisse !

Si l’adolescent remonte que le cours est dicté trop vite et que la moitié de la classe le note mal, ou si les photocopies sont illisibles parce que 4 pages tiennent dans une feuille A4, il est nécessaire de l’entendre…. Heureusement, les profs peuvent tout à fait l’entendre et en tenir compte. A l’adolescent de lui dire plusieurs fois, poliment, jusqu’à ce que ce soit pris en compte. En tant que parent, quand le jeune est au lycée, on ne peut pas trop intervenir à sa place, il faut le soutenir à échanger avec le prof et à remonter ce qui le gêne. Si le parent intervient, cela peut passer pour un manque de maturité du jeune ou vexer le professeur.

Par contre, si un adolescent s’est fait une blessure franche qui demande 2 mois de rétablissement, qu’il a un certificat médical, a-t-on vraiment le droit de demander à l’élève d’assister à toutes les séances de sport alors qu’il va seulement pouvoir suivre la théorie qui représente 15 minutes du cours et le reste du temps attendre à regarder les autres ? Et non, ce n’est pas évident d’observer pendant 1H30, on s’ennuie vite et son se gèle dans les gradins si c’est l’hiver !  A la place, il pourrait réviser et travailler les autres matières chez lui, surtout qu’au lycée les plannings de cours et devoirs sont chargés. Et si on s’en mêle, en tant que parent, on peut recevoir un rappel du code de l’éducation dans la messagerie… soyez prêt !

 

Des solutions pour un dialogue apaisé

Finalement, on constate que le dialogue peut être rapidement compliqué et quelques fois  impossible avec les professeurs ! Je voudrais vous faire part d’une approche que j’ai expérimentée avec mon enfant en primaire et qui fonctionne plutôt bien.

En primaire, j’ai trouvé une solution, qui permet de donner ses propres observations de parent sur son enfant à la maîtresse ou au maître, pour qui il est difficile de bien connaître individuellement chaque élève vu qu’elle/il en a entre 25 et 30. Voici un exemple d’échange apaisé avec la maîtresse de ma fille, qui vise à ce que l’enseignement de soutien soit adapté par rapport à ses besoins et aussi à préciser l’évaluation que peut faire le professeur de ses acquis (j’avais été surprise de certains retours) :

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Exemple d’échanges apaisés :

————-

​« Bonjour Madame,

 

​Nous avons travaillé récemment avec [prénom de la fille] à la maison en maths:

-des problèmes simples : bonne compréhension et résolution à l’oral ; à l’écrit elle ne veut pas rédiger la résolution par contre (phrase « je cherche, opération en colonne et en ligne, phrase de réponse),

-des opérations et calculs à partir des tables de multiplication : pas de souci, elle est rapide voire très rapide,

-de la géométrie : angles droits, aigus, obtus : pas de souci, facile ; rectangles, carrés : facile j’avais vu qu’elle maîtrisait très bien la symétrie sur son cahier du jour.

-j’ai observé qu’elle a du mal à écrire ou lire les grands nombres : elle a besoin d’aide pour apprendre à regrouper les chiffres par classe des unités, des mille, des millions pour réussir à les lire/les écrire

​-les conversions mètres, centimètres, décimètres et l’utilisation du tableau de conversion : ça va mieux !

​​En espérant que cela puisse aider à l’accompagner aussi en soutien de maths.

Bonne journée.

[Prénom Nom du parent] »


 

Réponse :

« Bonjour Madame,

Merci pour ce retour, je vais effectivement pouvoir aider [prénom de l’enfant] sur les points que vous avez cités comme difficiles pour elle.

Bonne journée.

Bien cordialement,

[Nom de la maîtresse/du maître] ».

——————–

Au lycée/ fin de collège, je recommande plutôt de soutenir le jeune à faire passer un message clair, sans être rentre-dedans ou revendicatif. Lui dire qu’il est important qu’il parle de sa difficulté avec le professeur en privé, en début ou fin de classe pour ne pas créer de gêne devant les autres. Cela peut être qu’il a besoin de la correction des exercices donnés par le prof pour s’entraîner à la maison en mathématiques ou que le cours est photocopié trop petit et peu lisible ou encore que ça va trop vite, il note alors mal etc….ou encore qu’il aimerait rattraper une évaluation ratée.

Je conseille de lui donner un exemple d’échange avec le professeur, l’aider à formuler sa remarque et sa demande et l’y entraîner un peu à la maison avant.

Il faut oser demander un rattrapage d’une évaluation ratée, cela prouve la bonne volonté du jeune et enlève la frustration d’avoir une mauvaise note quand il a beaucoup travaillé pourtant. Rien de pire que les mauvaises notes quand on travaille beaucoup, c’est démotivant, il n’y a pas de raison que cela soit le cas donc il faut en parler au professeur pour qu’il/elle aide le jeune à s’améliorer voire adapte ses évaluations pour qu’elles ne soient pas piégeuses !

Essayons de préserver une certaine joie à apprendre, qu’elle ne soit pas enfouie sous les difficultés quotidiennes !

 

2 enfants heureux d'apprendre

Vous serez peut-être intéressés par cet article-ci : Pourquoi accompagner ses enfants lors de leurs devoirs ? – J’aide mon enfant aux devoirs

En complément, vous pouvez demander votre guide gratuit « Mes 7 clefs pour faire des devoirs avec ses enfants un moment efficace et agréable » et être alerté(e) des nouveaux articles et des nouvelles vidéos en vous inscrivant ici à mon blog : Inscription – J’aide mon enfant aux devoirs.

Christelle du blog « jaide-mon-enfant-aux-devoirs.com ».

 

Ci-dessous, une synthèse en vidéo de l’article :

https://www.youtube.com/watch?v=p5O4kVwpeSk

 

(10 commentaires)

  1. Merci pour ce regard nuancé sur les relations parents-profs.
    On sent bien qu’il ne s’agit pas de blâmer, mais d’appeler à un dialogue plus humain et collaboratif, dans l’intérêt de l’enfant. 🙂

  2. Bonjour,
    J’ai lu avec attention cet article. Je n’ai jamais sollicité les professeurs pour pouvoir suivre mon enfant et ses progrès. Je mise plutôt sur le rapport de confiance enfant-parent pour essayer de regarder de temps en temps ses devoirs. En grandissant, les enfants prennent ceci comme un contrôle supplémentaire et essaient d’y échapper. c’est là où se trouve mon challenge.

    1. Merci Detelina. C’est intéressant. Pour ma part, j’essaie de rester en support tout en regardant ce qu’ils arrivent à faire (qui est du contrôle/de la vérification) et j’essaie de les faire progresser quand ils bloquent quelque part/se trompent. Donc je vérifie et j’aide. Là, ils acceptent. Bon courage !

  3. Ton article tombe le jour où j’ai clôturé un échange par mail avec la maitresse de Ce1 de ma fille. M’ayant répondu une fois avec pleins de !!!! , je lui ai demandé si et pourquoi dans ce cas, elle était énervée car j étais assez gênée en voyant cela. D’autant que mon message était juste factuel. Elle me répond qu’elle n ‘est absolument pas agacée. Je me suis permise de lui envoyer une photo du cahier d’exercices dont la leçon du jour était : la ponctuation !
    donc oui communiquer avec l’enseignant n est pas facile d’autant plus quand personne n’est d’accord sur l’origine des problèmes de l’enfant!

    1. Merci pour ce témoignage Aurélie. Je comprends, ça ne fait pas plaisir … Elle devait quand même être énervée et s’est rattrapée ensuite. Ta réaction est à propos finalement, tant que ce n’est que la photo du cours sans commentaire.

  4. Bonjour. Pour ma part mon fils est en moyenne section, a une super enseignante et apprend alors qu’il croit être en train de jouer :). Bref, je ne discute pas (encore) de l’apprentissage de mon enfant avec sa professeure. Moi, pour l’instant je me bas plutôt pour le maintien de la sieste à l’école car il en a besoin (si on ne lui fait pas faire à la maison il s’endort tout seul juste avant ou pendant le diner), mais le personnel de l’école ne l’entend pas comme ça : il n’y a pas assez de place de le dortoir alors c’est priorité aux petites sections ! Sinon, pour revenir au thème de l’article : j’ai été prof en collège et lycée et il est vrai que notre travail n’est presque jamais contrôlé (à peine des collègues proches de la retraites se permettent quelques remarques quand ils ont des soupçons que l’on ne suit pas au carrat les directives. Cependant, tu fais bien de mentionner les parents sans gêne : il m’est quand même arrivé de recevoir un SMS d’une maman (d’où elle sort mon numéro celle-là ?) à 23h parce que j’avais mis un 0 à son fils pour un trvail non rendu (mais vous comprenez, il l’a fait son travail, il a juste perdu sa feuille, c’est compliqué le pauvre pour lui il a deux maisons chez son papa et chez moi). En revanche les profs ne sont pas forcément protégés par la direction, de mon expérience c’était même plutôt l’inverse 😉 Bref, je n’en suis plus là et maintenant je suis de l’autre côté de la barrière, du côté des parents et je vais tâcher de suivre avec attention la scolarité de mon enfant, sans être désagréable avec les enseignants 😉 J’adore les exemples d’échange parent – prof que tu proposes.

    1. Merci Pierre-Elie pour ton double témoignage en tant qu’ancien professeur et en tant que parent ! Tu confirmes le manque de retours des professeurs par leurs pairs. Je vois aussi l’importance de bien choisir son moyen de communication quand on est parent : un SMS à 23H au professeur, c’est très intrusif, alors qu’un mail à 23H qu’on consultera le lendemain aurait été plus approprié. En général, on n’a pas les numéros des profs effectivement…
      En maternelle, la maîtresse de ma fille en moyenne section avait quelques tapis de gym Ikéa (épais et un peu mou) dans un coin de sa classe avec des coussins pour les enfants qui avaient besoin de se reposer un peu et n’allaient pas au dortoir. Au CP, la maîtresse organisait aussi des séances de relaxation une fois par semaine qui avaient du succès ; les enfants laissaient leur coussin et leur couverture à l’école dans un petit sac. Bonne suite pour le suivi de la scolarité de ton fils !

  5. Merci Christelle pour ce bel article. Tu poses avec beaucoup de clarté ce que j’ai moi-même parfois ressenti durant les années scolaires de mes enfants : cette pression silencieuse dans la relation parents-profs, souvent nourrie par la peur de mal faire, de ne pas être « assez ». Aujourd’hui, mes enfants sont grands et avec le recul, je me dis que j’aurais aimé lire ce genre de message à l’époque. ça m’aurait évité bien des tensions inutiles.
    Merci pour cette parole rassurante, ancrée dans le réel, et pleine de bon sens

    1. Merci Vincent pour ton retour ! On se rend compte qu’on est nombreux et nombreuses à ressentir ou à avoir ressenti cette « pression silencieuse ». Le dialogue est risqué tout simplement, mais on a quand même intérêt à dialoguer ponctuellement avec les professeurs pour bien des raisons, qui varient d’un parent à l’autre. N’hésitons pas à écrire au/à la professeur(e) qu’on cherche à collaborer avec avec lui/elle dans l’intérêt de l’enfant, en introduction de notre mail si on a besoin de le/la contacter.

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