Les devoirs peuvent fréquemment être une source de tension entre parents et enfants, surtout lorsqu’ils sont effectués à la maison. Plusieurs types de conflits pendant les devoirs scolaires peuvent apparaître, selon l’âge et les besoins de l’enfant, le style parental et l’organisation globale dans la famille. Nous allons voir dans cet article les principaux types de conflits qui surviennent, leurs origines et mettrons en évidence des pistes pour en sortir.
🧠 1. Devoirs scolaires et conflits autour de la motivation et de l’effort
On peut rencontrer la situation récurrente suivante.
L’enfant refuse de faire ses devoirs ou les remet sans cesse à plus tard.
Les parents insistent ou s’énervent, ce qui crée un climat de tension.
Quelques exemples d’interactions possibles :
« Tu ne fais jamais tes devoirs sans qu’on te le dise ! »
« Laisse-moi tranquille, je vais les faire plus tard ! »…
Les causes possibles sont la fatigue, la surcharge, le manque d’intérêt, un besoin d’autonomie, la peur d’échouer ou d’être jugé par le parent.
Dans ce cas, on peut envisager quelques pistes de solutions comme de :
– fixer un horaire régulier pour les devoirs, qui conviennent à l‘enfant (il/elle aura goûté et fait une pause) et au parent (il/elle sera disponible pour aider/vérifier)
– donner de vraies pauses
– valoriser les progrès plutôt que le résultat, il faut d’abord travailler consciencieusement, développer le sens de l’effort et du travail bien fait ; les résultats viendront dans quelques temps ;
– rendre les apprentissages concrets et motivants, utiliser quelques vidéos pour mieux comprendre comme sur la plate-forme d’apprentissage gratuite Lumni.
🕐 2. Conflits autour de l’organisation du temps
On peut aussi rencontrer une situation liée à un décalage dans la façon d’utiliser le temps après l’école ou le collège/lycée :
Les parents veulent que les devoirs soient faits tout de suite après l’école ou le collège alors que l’enfant veut une pause.
L’enfant peut vouloir faire les devoirs tard et les parents trouvent cela trop tardif, induisant un coucher tardif.
Exemples d’interactions dans ce type de conflits :
« Tu dois les faire maintenant, sinon tu n’auras plus le temps ! »
« Mais je prends mon goûter, je les ferai après ! ».
Dans ce cas, on peut envisager quelques pistes de solutions comme de :
– établir une routine commune (exemple pause et goûter puis devoirs typiquement 1H après l’heure de sortie d’école)
– utiliser un emploi du temps visuel
– impliquer l’enfant dans la planification, en lui demandant ce qu’il préfère : exemple s’avancer le week-end pour lundi et mardi puis le mercredi pour jeudi et vendredi et simplement terminer les soirs en semaine ce qui n’a pas été achevé.
📚 3. Devoirs scolaires et conflits autour de la méthode de travail
Des conflits assez courants surviennent dans ce cas précis.
Les parents veulent que ce soit bien présenté ou fait « à leur manière ».
L’enfant préfère sa méthode, veut suivre la méthode apprise en classe ou ne comprend pas la logique du parent.
Exemples de discussions :
« Non, ce n’est pas comme ça qu’on pose une division ! »
« Mais la maîtresse nous a dit de faire comme cela ! ».
Dans ce cas, on peut envisager quelques pistes de solutions comme de :
– identifier dans les cours de l’enfant la méthode enseignée à l’école et la respecter ; ajouter des exemples, approfondir si besoin.
– poser des questions plutôt que corriger seulement.
– laisser l’enfant expliquer sa logique et sa façon d’apprendre. Certains enfants préfèrent apprendre leurs mots en primaire en les épelant d’abord, d’autres en les écrivant de suite.
😤 4. Conflits liés à l’émotion et au stress
A nouveau, ce type de conflits est fréquent lorsque le parent voit l’enfant en difficultés, avec des résultats insuffisants.
Les devoirs pour l’enfant deviennent une source d’angoisse : peur de mal faire, pleurs, cris.
Le parent, voulant aider, projette ses propres attentes scolaires sur l’enfant et transmet sa saine exigence mais aussi du stress ou de la déception, que l’enfant ressent.
Exemple :
« Tu pourrais mieux faire si tu te concentrais un peu ! »
« Je ne comprends rien, c’est trop dur ! »
Dans ce cas, on peut envisager quelques pistes de solutions comme de :
– rassurer plutôt que de juger
– proposer d’accompagner, d’aider à réviser
– faire des pauses en cas de tension et reprendre à un moment où tout le monde est calme
– encourager l’expression des émotions.
⚖️ 5. Devoirs scolaires et conflits sur l’autonomie et le contrôle
Les parents veulent superviser chaque étape ; l’enfant veut faire seul ou au moins commencer seul. Cette toute dernière étape apparaît en fin de primaire notamment.
Cela peut cependant virer à une lutte de pouvoir.
Exemple :
« Laisse-moi tranquille, je veux travailler seul ! »
« Si je ne regarde pas, tu ne feras rien ! »
Dans ce cas, on peut envisager quelques pistes de solutions comme de :
– laisser l’enfant gérer certaines tâches seul
– exprimer qu’on vient faire réviser une fois les leçons lues, vérifier les exercices et réexpliquer au besoin
– Être disponible en cas de besoin
– Renforcer la confiance mutuelle.
😤 6. Bouderies liées au manque d’aide, découragements
A l’inverse, bon nombre de jeunes se retrouvent seuls devant leurs devoirs scolaires, les parents étaient encore occupés au travail, dans les trajets ou à l’intendance familiale comme la préparation des repas. Ils auraient besoin d’un regard encourageant, d’un coup de pouce pour les débloquer sur une partie du cours ou un exercice qu’ils ne comprennent pas et vont y passer trois fois plus de temps que nécessaire en le faisant seuls.
Ce sont eux qui vont être mécontents ou découragés, ils vont se plaindre de ne rien comprendre, d’avoir beaucoup trop de travail….
Dans ce cas, on peut envisager quelques pistes de solutions comme de :
–dédier un temps régulièrement pour le jeune ; même au lycée, ils ont besoin d’accompagnement pour réviser, comprendre un cours, améliorer leur gestion du temps…Par exemple une fois le week-end et une en semaine.
–dire qu’on est disponible pour un coup de main s’il est bloqué sur quelque chose.
📱 7. Conflits liés aux distractions
Dans la plupart des familles, les écrans font partie du quotidien. Il est nécessaire de les gérer et d’habituer nos enfants et adolescents à les éteindre quand ils s’apprêtent à faire leur travail. Le souci apparaît quand le téléphone, les jeux vidéo, la télévision restent allumés ou utilisés pendant les devoirs.
Les parents imposent ou répètent des règles, l’enfant résiste.
Exemple :
« Range ton téléphone ! »
« Mais j’écoute juste de la musique pour me concentrer ! »
Dans ce cas, on peut envisager quelques pistes de solutions comme de :
– avoir une pause goûter en rentrant (1H après l’heure de sortie de classe)
– définir un espace calme sans écrans pour un enfant, apprendre à son adolescent à mettre hors ligne son téléphone
– autoriser un temps d’écran après les devoirs
– aider à fractionner le travail pour éviter la fatigue.
-autoriser la musique douce, sans parole compréhensible pour ne pas perturber la concentration.
💬 En résumé :
Devoirs scolaires et conflits vont souvent de pair mais on peut tout à fait les limiter. Nous avons vu que ces conflits révèlent souvent :
- des désaccords sur les priorités entre travail, repos, loisirs,
- des attentes différentes sur l’organisation du temps,
- des distractions à maîtriser,
- des méthodes différentes (parents versus enfants),
- un besoin d’autonomie de l’enfant,
- à l’inverse un besoin de soutien, d’accompagnement du jeune,
- et parfois une difficulté à gérer les émotions de part et d’autre.
Des pistes de solutions existent pour en sortir , que nous avons proposées.